Se séparer légalement : zoom sur les options de divorce

La rupture d’un mariage constitue une épreuve difficile et émotionnellement éprouvante. Outre les aspects personnels, la séparation légale s’accompagne d’une multitude de questions juridiques et pratiques auxquelles il faut répondre. Découvrez dans cet article les différentes options de divorce disponibles en France, avec les procédures et les implications de chaque option.

Divorce par consentement mutuel

Il s’agit de la méthode la plus rapide et la moins conflictuelle pour mettre fin à un mariage en France.

Conditions

Pour pouvoir divorcer par consentement mutuel, les époux doivent remplir les conditions suivantes :

  • Avoir l’intention de divorcer tous les deux : il ne doit y avoir aucune contrainte ni pression pour divorcer.
  • Ne pas avoir d’enfants mineurs : si les époux ont des enfants mineurs, il est obligatoire de passer par la procédure de divorce avec juge, même si la séparation est à l’amiable.
  • Être d’accord sur tous les aspects du divorce : il s’agit notamment de la répartition des biens, de la pension alimentaire, de la garde des enfants et du nom de famille après le divorce.

Procédure

La procédure du divorce par consentement mutuel se déroule en deux étapes principales :

  • Rédaction d’une convention de divorce

Les époux rédigent, avec ou sans l’aide d’un notaire, une convention de divorce qui définit toutes les modalités de leur séparation. Cette convention doit obligatoirement mentionner leur identité, la date et le lieu de la signature de la convention, la volonté de divorcer des époux, les dispositions relatives aux enfants (garde, résidence, pension alimentaire), celles reliées aux biens (partage, vente, etc.) et au nom de famille (nom marital conservé ou repris par l’épouse), ainsi que le versement d’une prestation compensatoire (le cas échéant).

  • Dépôt de la convention de divorce

Elle peut être déposée auprès d’un notaire ou d’un greffe de tribunal judiciaire.

Le notaire enregistre la convention et la transmet au greffe du tribunal pour homologation (procédure simplifiée qui ne nécessite pas l’intervention d’un juge).

Si la convention est directement déposée au greffe du tribunal judiciaire, le juge des affaires familiales contrôle la pièce et, s’il l’approuve, la rend opposable aux tiers.

Divorce pour faute

Le divorce pour faute est une procédure de divorce contentieuse, c’est-à-dire qu’elle implique l’intervention d’un juge aux affaires familiales. Celle-ci permet à un époux de demander le divorce en raison d’une faute grave commise par l’autre époux, ayant violé les obligations du mariage et rendant intolérable le maintien de la vie commune.

Conditions

Pour qu’un divorce pour faute soit prononcé, les conditions suivantes doivent être réunies :

  • Existence d’une faute grave : ce motif ne doit pas être constitué par des griefs mineurs ou des incompatibilités d’humeur. Selon la jurisprudence, les fautes graves incluent l’adultère, la violence conjugale, les injures graves et répétées, l’abandon du domicile conjugal, l’alcoolisme ou la toxicomanie excessive, etc.
  • Imputabilité de la faute à l’époux : il doit être prouvé que la faute est imputable à l’époux défendeur.
  • Lien de causalité entre la faute et l’intolérance de la vie commune : il faut démontrer que la faute est à l’origine de l’intolérance de la vie commune et qu’il n’existe plus aucune possibilité de réconciliation entre les époux.

Procédure

L’époux qui souhaite divorcer pour faute doit introduire une requête en divorce auprès du tribunal judiciaire de son domicile. La requête doit contenir les motifs et les pièces justificatives (attestations, certificats médicaux, etc). Avant d’examiner la demande, le juge convoque les époux à une tentative de conciliation. En cas d’échec, les époux entrent dans la phase contentieuse. Ils échangent leurs pièces et arguments respectifs, puis se présentent devant le juge pour une audience de plaidoirie à l’issue de laquelle le juge rend sa décision. Il peut prononcer le divorce aux torts exclusifs de l’un des époux, aux torts partagés des deux époux ou rejeter la demande de divorce.

Divorce pour altération définitive du lien conjugal

Instauré en 2004, le divorce pour altération définitive du lien conjugal (ADLC) permet à un époux de demander le divorce sans consentement de l’autre, si la cessation de leur communauté de vie est effective depuis au moins deux ans au moment de l’assignation.

Cette procédure amiable ne requiert pas la preuve d’une faute, mais repose sur la constatation d’une rupture conjugale durable et irréversible. Les époux doivent simplement démontrer la cessation de leur vie commune, par exemple en attestant de la séparation des domiciles, de l’absence de relations sexuelles et de l’organisation autonome de leur vie quotidienne.

Le divorce pour ADLC se déroule devant un juge aux affaires familiales qui, après avoir entendu les époux et examiné les preuves, prononce le divorce si la cessation de la vie commune est avérée et irréversible.

Divorce par acceptation de la rupture

Le divorce par acceptation de la rupture, introduit en 2006, permet à un seul époux de demander le divorce, même si l’autre s’y oppose, sous certaines conditions strictes.

La séparation doit être effective depuis au moins deux ans et l’époux non demandeur ne doit pas manifester son opposition par acte d’huissier dans un délai de six mois. Un accord sur les conséquences du divorce (garde des enfants, biens, pension alimentaire) est nécessaire avant l’homologation par le juge.

« Le divorce est parfois la meilleure solution pour sauver un couple. » – Simone de Beauvoir

Ne luttez pas tout seul. Faites appel à NICOLIS AVOCATS pour vous aider au mieux à traverser cette période éprouvante.

Retour en haut